Les cités des Dieux
Extrait du livre de Zecharia SITCHIN
Le conte de la première colonisation de la Terre par des êtres intelligents est une saisissante saga tout aussi fantastique que la découverte de l'Amérique ou le premier tour du monde en bateau. Cet événement est certes d'une beaucoup plus grande importance puisqu'il a pour résultats à la fois l'humanité et les civilisations d'aujourd'hui.
Nous apprenons dans l'"Épopée de la Création" que les "dieux" vinrent sur Terre conformément à la décision de leur chef. La version babylonienne, qui attribue cette décision à Mardouk, précise que celui-ci attendit que le sol de la Terre séchât et durcît suffisamment pour pouvoir s'y poser et y entreprendre les premières constructions. Alors Mardouk annonça sa décision au groupe d'astronautes :
Dans la profondeur d'En-Haut, où jusqu'à présent vous avez demeuré,
J'ai construit "la Maison Royale d'En-Haut". Maintenant, son pendant, Je vais construire En-Bas.
Puis Mardouk expliqua son projet :
Quand du haut des Cieux vous descendrez en assemblée, la nuit, il y aura un gîte pour chacun de vous.
Je l'appellerai "Babylone" — La Porte des Dieux.
Il est donc clair qu'ils ne venaient pas sur Terre pour une simple visite ou même un court séjour d'exploration, mais pour s'y installer définitivement, être "chez eux, loin de chez eux".
La planète des Néfilim était en quelque sorte un vaisseau céleste dont la trajectoire croisait celle de la plupart des autres planètes. Sans aucun doute, c'est en voyageant, pour ainsi dire, à bord de leur propre planète qu'ils commencèrent à scruter les cieux. Ils lancèrent probablement par la suite des sondes sans équipage jusqu'à ce que, tôt ou tard, ils aient développé les moyens d'envoyer des êtres en mission sur les autres planètes.
En quête d'un nouveau "chez eux", les Néfilim durent être séduits par la Terre. Ses taches bleues indiquaient, en effet, la présence vitale d'air et d'eau, les brunes celle de terre ferme, et les vertes, celle de végétation et d'un milieu propice à une faune. Toutefois, lorsque, finalement, les Néfilim entreprirent leur premier voyage vers la Terre, elle dut leur offrir un spectacle quelque peu différent de celui que connaissent les astronautes de nos jours. A l'époque du premier voyage des Néfilim, la Terre était, en effet, en pleine période de glaciation — à savoir une ère glaciaire qui correspondait à une des phases de glaciation et de fonte de climat terrestre.
La première glaciation commença, il y a quelque 600.000 ans. Le premier réchauffement (période interglaciaire), il y a 550.000 ans.
La deuxième période de glaciation, il y a 480.000 à 430.000 ans.
Lors de leur premier atterrissage, il y a quelque 450.000 ans, environ un tiers de la surface émergée était recouverte de glaciers et de calottes de glace. De plus, les eaux étant pour la plupart gelées, les précipitations y étaient très réduites, à l'exception de certains endroits. A cause, principalement, des particularités du relief et des régimes des vents, quelques régions aujourd'hui pluvieuses et fertiles étaient alors sèches et arides, et d'autres où ne tombent maintenant que des pluies saisonnières connaissaient alors des précipitations continues.
En raison de la grande quantité d'eau prise par les glaces terrestres, les niveaux des mers étaient plus bas. Il est prouvé qu'au point culminant de ces deux principales ères glaciaires, les niveaux des mers se trouvaient de 180 à 210 mètres plus bas que de nos jours. Ainsi nos côtes et nos rivières n'étaient alors que des terres fermes. Les fleuves creusaient des gorges profondes et des canyons au travers des terrains rocheux et, si leur cours rencontrait de la terre molle et de l'argile, leurs eaux gagnaient les mers par de vastes marécages.
En arrivant sur Terre dans des conditions climatiques et géographiques telles, où les Néfilim allaient-ils, en premier lieu, élire domicile ?
Sans aucun doute, ils cherchèrent un endroit au climat relativement tempéré, où de simples abris suffiraient et où ils pourraient se déplacer avec des vêtements de travail légers plutôt que dans de lourdes combinaisons isolantes. Ils ont dû également rechercher suffisamment d'eau pour boire, se laver, établir des industries, et pour maintenir en vie la faune et la flore indispensables à leur alimentation. L'existence de fleuves leur faciliterait à la fois l'irrigation de grandes étendues de terre et fournirait un moyen de transport pratique.
Seule une zone, plutôt étroite et tempérée de notre planète, pouvait satisfaire à toutes ces exigences ainsi qu'au besoin de longues surfaces planes pour atterrir. Comme nous le savons à présent, les Néfilim portèrent leur attention sur trois principaux systèmes fluviaux : le Nil, l'Indus et le Tigre-Euphrate. Chacun de ces bassins fluviaux se prêtait à une colonisation immédiate et chacun devint à son tour le centre d'une civilisation ancienne.
Il est un autre besoin que les Néfilim ne sauraient avoir négligé, celui d'énergie et de carburant. Sur Terre, le pétrole a toujours été une source multiple et abondante d'énergie, de chaleur et de lumière ainsi qu'un minéral brut vital à partir duquel sont fabriqués d'innombrables produits essentiels. Les Néfilim, si l'on en juge par les coutumes et les documents sumériens, utilisèrent abondamment le pétrole et ses dérivés. Il va de soi que les Néfilim à la recherche du meilleur habitat possible sur Terre préféraient un site riche en pétrole.
Ayant cela en tête, ils placèrent probablement la plaine de l'Indus en dernier, car celle-ci se montre très pauvre en pétrole. La vallée du Nil vint en deuxième position; géologiquement elle se situe dans une zone rocheuse sédimentaire principale, mais son pétrole se trouve à une certaine distance de la vallée et demande des forages en profondeur. Sans aucun doute, ils choisirent "la Terre des Deux Fleuves", la Mésopotamie. En effet, les nappes de pétrole les plus riches du monde s'étendent de l'extrémité du golfe Persique aux montagnes où le Tigre et l'Euphrate prennent leur source. Alors que, presque partout dans le monde, on doit forer profondément pour faire jaillir le pétrole brut, en ancien Sumer (maintenant l'Iraq du Sud), les bitumes, les goudrons, la poix et l'asphalte remontaient naturellement à la surface.
Il est intéressant de constater que les Sumériens avaient un nom pour chaque substance bitumineuse — le pétrole, les pétroles bruts, les asphaltes d'origine, les asphaltes rocheux, les goudrons, les asphaltes produits par chaleur, les mastics, les cires, et les différentes variétés de poix. Il y avait neuf noms pour les bitumes. En comparaison, l'ancienne langue égyptienne n'en comportait que deux et le sanscrit seulement trois.
Le livre de la Genèse décrit l'Éden — la demeure de Dieu sur Terre — comme un endroit au climat tempéré, doux et légèrement venteux, car Dieu profitait de la brise pour se promener et se rafraîchir tous les après-midi. C'était un endroit au sol fertile, propice à l'agriculture et l'horticulture, tout particulièrement à la culture des arbres fruitiers. C'était un endroit où abondait l'eau amenée par un réseau de quatre fleuves. "Et le nom du troisième fleuve [était] Hidekel (Tigre); c'est celui qui coule vers l'est de l'Assyrie; et le quatrième était l'Euphrate."
Si l'on ne peut retenir aucune des thèses concernant l'identité des deux premiers fleuves, Pishon ("abondant") et Gihon ("qui jaillit"), il n'y a aucun doute quant à celle des deux autres, le Tigre et l'Euphrate. Quelques savants situent l'Éden en Mésopotamie du Nord, là où les deux fleuves et deux confluents de moindre importance prennent leur source; d'autres (tels que E. A. Speiser, dans "The Rivers of Paradise") pensent que les quatre cours d'eau convergeaient au fond du golfe Persique, si bien que l'Éden n'était pas au nord, mais au sud de la Mésopotamie.
Le nom biblique d'Éden, d'origine mésopotamienne, vient de l'akkadien edinu signifiant "plaine". Souvenons-nous que le titre "divin" des anciens dieux était DIN.GIR ("les justes des fusées"). Le nom sumérien désignant la demeure des dieux, E.DIN ("le pays des justes") en donne une description pertinente.
Le choix de la Mésopotamie pour vivre sur Terre dut être motivé par au moins une autre et très importante considération. Si, en temps voulu, les Néfilim établirent une base spatiale sur terre ferme, il apparaît, selon les textes, qu'au début au moins, ils se posèrent sur la mer dans une capsule hermétique. Pour ce type d'atterrissage, la Mésopotamie offrait la proximité non pas d'une, mais de deux mers — l'océan Indien au sud et la Méditerranée à l'Ouest — si bien qu'en cas d'urgence l'amerrissage ne restait pas tributaire d'un seul plan d'eau. Comme nous le verrons, il était aussi essentiel de trouver des baies et des golfes appropriés au départ de bateaux pour de longs voyages en mer.
Les textes et les illustrations anciens se référaient initialement au vaisseau des Néfilim en termes de "navires célestes". On peut s'imaginer que l'atterrissage de tels astronautes "maritimes" aurait bien pu être décrit dans les épopées anciennes comme l'apparition dans la mer d'une sorte de sous-marin venu des cieux duquel sortaient des "hommes-poissons" qui venaient à terre.
Pourquoi les Néfilim auraient-ils amerri dans l'océan Indien, à quelques centaines de kilomètres de leur site choisi en Mésopotamie, au lieu d'amerrir dans le golfe Persique, beaucoup plus proche ? Les anciens rapports confirment indirectement nos conclusions : les atterrissages eurent bien lieu pendant la deuxième période de glaciation, lorsque le golfe Persique d'aujourd'hui n'était pas une mer mais une étendue de marécages et de lacs peu profonds dans laquelle un amerrissage était impossible.
Descendant dans la mer d'Arabie, les premiers êtres intelligents sur Terre se mirent alors en route pour la Mésopotamie. Les marécages s'étendaient bien plus à l'intérieur des terres que la ligne littorale d'aujourd'hui. A cet endroit, en bordure des marais, ils établirent leur toute première colonie sur notre planète.
Ils l'appelèrent E.RI.DOU ("maison construite au lointain"). Quel nom approprié !
Aujourd'hui encore, le terme perse ordu signifie "campement". C'est un mot dont la signification a pris racine dans toutes les langues : la Terre colonisée est appelée Erde en allemand, Erda en vieux haut allemand, Jördh en islandais, Jord en danois, Airtha en gothique, Erthe en moyen anglais; et en remontant aussi bien géographiquement que, dans le temps, "Earth" (l'anglais pour terre) était Aratha ou Ereds en araméen, Erd ou Ertz en kurde et Eretz en hébreu.
Un texte sumérien, que l'on estime être l'original des "tablettes du déluge" akkadiennes, raconte ce qui concerne cinq des sept villes de la manière suivante:
Après que la royauté eut été descendue des cieux, après que la couronne exaltée, le trône de royauté, eut été descendue des cieux, il... perfectionna les procédés, les décrets divins...
Établit cinq cités en des lieux purs, les nomma, les conçut comme des centres.
La première de ces villes, ÉRIDOU, il donna à Noudimmoud, le chef.
La deuxième, BAD.TIBIRA, il donna à Nougig.
La troisième, LARAK, il donna à Pabilsag.
La quatrième, SIPPAR, il donna au héros Outou.
La cinquième, SHOUROUPPAK, il donna à Soud.
Le nom du dieu qui fit descendre la royauté des cieux, planifia l'établissement d'Éridou et des quatre autres villes, et nomma leur gouverneur et leur commandant a malheureusement été effacé. Cependant, tous les textes s'accordent à dire que le dieu qui rejoignit à pied la rive jusqu'au bord des marécages et dit, "Ici : nous nous installerons" était Enki, surnommé dans le texte "Noudimmoud" ("celui qui façonnait les choses").
Les deux noms de ce dieu — EN.KI ("seigneur de la terre ferme") et E.A ("dont la maison est eau") — sont tout à fait à propos. Éridou, qui resta le siège du pouvoir d'Enki et le centre de son culte à travers toute l'histoire mésopotamienne, était construite sur une terre artificiellement surélevée au-dessus des eaux des marécages. Le texte intitulé (par S.N. Kramer) le "Mythe d'Enki et d'Éridou" en contient la preuve :
Le seigneur de la profondeur des eaux, le roi Enki... construisit sa maison... A Éridou il construisit la Maison de la Berge d'Eau... Le roi Enki... a construit sa maison :
Éridou, telle une montagne, il l'éleva de la terre; dans un bon lieu il l'a fait construire.
Ces lignes et d'autres textes, pour la plupart fragmentés, suggèrent que l'une des premières actions de ces "colons" sur Terre concernait les lacs peu profonds et les marécages. "Il amena... ; instaura l'assainissement des petites rivières." L'effort de drainer les lits des rivières et de leurs tributaires pour permettre un meilleur écoulement des eaux était pratiqué afin de drainer les marécages et ainsi obtenir de l'eau plus propre, potable, ainsi que d'implanter une irrigation contrôlée. Le récit sumérien parle aussi de remblayage ou de construction de digues afin de protéger les premières maisons des eaux omniprésentes.
Un texte nommé par les érudits le "mythe" d'"Enki et l'Ordre de la Terre" est un des poèmes de narration sumérien les plus longs et les mieux préservés de tous ceux mis au jour jusqu'à présent. Le texte comporte 470 lignes, dont 375 sont parfaitement lisibles. Son début (quelque 50 lignes) est malheureusement cassé. Les vers qui s'ensuivent sont dédiés à l'exaltation d'Enki et à la relation qu'il établit avec la divinité principale Anou (son père), Ninti (sa soeur) et Enlil (son frère).
Après ces instructions, Enki lui-même "prend le micro". Aussi fantastique que cela puisse paraître, le fait est que le texte est le compte rendu de l'atterrissage d'Enki écrit par Enki lui-même à la première personne.
« Lorsque j'approchai de la Terre, il y avait beaucoup d'inondations. Lorsque j'approchai des vertes prairies, des tas et des monticules furent érigés à mon commandement. J'ai construit ma maison en un lieu pur... Ma maison - Son ombre s'étend jusqu'au marais du Serpent... Les carpes y ondoient leur queue parmi les petits roseaux de gizi ».
Le poème continue alors à décrire et à rapporter, à la troisième personne, les réalisations d'Enki. En voici quelques vers choisis :
Il délimita le marécage, y plaça des carpes... — poisson; Il délimita le fourré des roseaux à y placer... — roseaux et roseaux verts. Enbiloulou, l'Inspecteur des Canaux, il plaça en charge des marécages.
Lui qui pose des filets dont aucun poisson n'échappe, des collets dont aucun... n'échappe, des pièges dont aucun oiseau n'échappe, ... le fils de... un dieu qui aime le poisson Enki plaça en charge des Poissons et des oiseaux.
Enkimdou, celui des fossés et des digues, Enki plaça en charge des fossés des digues.
Celui dont... moule dirige, Koulla, le fabricant de briques de terre, Enki plaça en charge du moule et des briques.
Le poème dresse la liste d'autres réalisations d'Enki, y compris la purification des eaux du Tigre et le raccordement par canal du Tigre et de l'Euphrate. Sa maison sur la rive de l'eau était proche d'un quai auquel pouvaient être ancrés des radeaux de roseaux et des bateaux, et d'où ils pouvaient partir. La maison était appelée E.ABZOU ("maison de la Profondeur"). L'enceinte sacrée d'Enki à Eridou fut connue sous ce nom pendant des millénaires.
Sans aucun doute, Enki et ceux qui atterrirent avec lui explorèrent les terres autour d'Éridou, mais il semblerait qu'il préférait voyager par voie d'eau. Dans l'un des textes, il dit que le marécage "est mon lieu préféré; il tend ses bras vers moi". Dans d'autres textes, Enki décrit la navigation à la voile dans les marécages à bord de son bateau, appelé MA.GUR (littéralement "bateau pour se déplacer partout"), c'est-à-dire un bateau de croisière. Il raconte comment son équipage "tirait sur les rames en cadence", comment ils avaient l’habitude de "chanter des chansons douces qui réjouissaient la rivière". Il avoua qu'en ces temps-là "des chansons sacrées et des charmes magiques remplissaient ma Profondeur d'Eau". Même un détail aussi mineur que le nom du capitaine du bateau d'Enki est enregistré.
La liste des rois sumériens indique qu'Enki et son premier groupe de Néfilim restèrent seuls sur Terre pour une période assez longue : huit shar's (28.800 ans) s'écoulèrent avant que le deuxième commandant ou "chef de la colonie" fût nommé.
Ce propos s'éclaircit d'une manière intéressante une fois considérée la réalité astronomique. Les érudits ont été intrigués par l'apparente "confusion" sumérienne pour décider laquelle des douze maisons du zodiaque était associée à Enki. Le signe du poisson-chèvre représentant la constellation du Capricorne, était apparemment associé à Enki, (et, en fait, peut expliquer l'épithète du fondateur d'Éridou, A.LOU.LIM, qui peut signifier "mouton des eaux étincelantes"). Cependant Ea/Enki était dépeint fréquemment tenant des vases d'eau vive : le Porteur d'Eau originel, ou Verseau; et il était certainement le dieu des Poissons, et ainsi associé au signe des Poissons.
Les astronomes ont bien du mal à définir comment les anciens scruteurs d'étoiles virent dans un groupe d'étoiles les contours, par exemple, de Poissons ou d'un porteur d'eau. La réponse qui vient à l'esprit est que les signes du zodiaque ne furent pas nommés d'après les formes du groupe d'étoiles, mais d'après l'épithète ou l'activité principale d'un dieu essentiellement associé avec l'époque où l'équinoxe du printemps se trouvait dans la maison zodiacale en question.
Si Enki atterrit sur Terre — comme nous le pensons — à la fin de l'âge des Poissons, il fut témoin de l'entrée, due à la précession, dans le Verseau, et resta la durée d'une Grande Année (25.920 ans) jusqu'à ce que commençât l'âge du Capricorne; alors il fut, en effet, seul à commander sur Terre pendant cette prétendue durée de 28.800 ans.
Le passage du temps, tel qu'indiqué, confirme aussi notre première conclusion sur le fait que les Néfilim arrivèrent sur Terre au milieu d'une ère glaciaire. La difficile tâche qui consiste à élever des digues et creuser des canaux commença lorsque les conditions climatiques étaient encore sévères. Mais en l'espace de quelques shar's après leur atterrissage, la période de glaciation fit place à un climat plus tempéré et aux précipitations plus fortes (il y a environ 430.000 ans). C'est alors que les Néfilim décidèrent d'emménager plus vers l'intérieur des terres et d'étendre leurs colonies. De manière très appropriée, les Anounnaki (Néfilim subalternes) nommèrent le deuxième commandant d'Éridou "A.LAL.GAR" ("celui qui, en temps de pluie, apporta le repos").
Mais, pendant qu'Enki était en train d'endurer les difficultés inhérentes à son rôle de pionnier sur Terre, sur la Douzième Planète, Anou et son autre fils Enlil en observaient les développements. D'après les textes mésopotamiens, il est manifeste que le responsable de la mission sur Terre était Enlil; et, dès que la décision fut prise de poursuivre cette mission, Enlil lui-même descendit sur Terre. Un établissement ou une base spéciale appelée «Larsa» lui fut construite par EN.KI DOU.NOU ("Enki creuse en profondeur"). Lorsqu'Enlil prit le commandement du lieu, il fut surnommé ALIM ("bélier") car cela coïncidait avec l'"âge" de la constellation zodiacale du Bélier.
L'établissement de Larsa marqua le début d'une nouvelle phase de la colonisation de la Terre par les Néfilim, en particulier la décision d'engager les tâches pour lesquelles ils étaient venus sur Terre. Ces travaux nécessitaient l'envoi sur Terre de beaucoup de "main-d'œuvre", d'outils, d'équipements et le retour à la Douzième Planète de cargaisons de grande valeur.
Pour de tels chargements, les amerrissages ne suffisaient plus. Les transformations climatiques rendirent l'intérieur des terres accessibles; il était temps de déplacer le lieu d'atterrissage au centre de la Mésopotamie. C'est à ce moment-là qu'Enlil vint sur Terre pour établir à partir de Larsa un "Centre de contrôle" — un poste de commande sophistiqué à partir duquel les Néfilim sur Terre pouvaient coordonner les voyages dans l'espace, vers — et de — leur planète mère, guider l'atterrissage de leurs navettes spatiales et perfectionner leur lancement et leur arrimage au vaisseau spatial orbitant autour de la Terre.
Le site choisi par Enlil à cet effet, connu depuis des millénaires sous le nom de Nippour, fut nommé par lui NIBROU.KI ("le croisement de la Terre"); souvenons-nous que le site céleste qui constituait le passage de la Douzième Planète le plus proche de la Terre s'appelait "Lieu céleste du Croisement"). Enlil installa sur ce site le DUR.AN.KI, "le lien Ciel-Terre".
On comprend aisément que la tâche était complexe et demandait beaucoup de temps. Enlil resta à Larsa durant 6 shar's (21.600 ans) tandis que l'on construisait Nippour. Comme l'indiquent les surnoms zodiacaux d'Enlil, l'entreprise nippourienne fut tout aussi longue. S'étant associé au Bélier alors qu'il était à Larsa, il fut associé plus tard au Taureau. Nippour fut établi à l'âge du Taureau.
Un poème dévotionnel composé sous la forme d'un "Hymne à Enlil, le Tout-Bienfaiteur" glorifiant Enlil, sa conjointe Ninlil, sa ville Nippour et sa "majestueuse demeure", le E.KUR, nous renseigne très bien sur Nippour. Il est certain qu'Enlil y avait à disposition quelques instruments hautement élaborés : "un œil placé très haut qui scrute la terre" et un "rayon élevé qui fouille le cœur de toute la terre". Nippour, nous dit le poème, était protégé par de redoutables armes : "Sa vue inspire une terrible crainte, de la frayeur"; "son extérieur, aucun dieu puissant ne peut approcher"; son "bras" était un "vaste filet", et en son centre était tapi "un oiseau à la course rapide" un "oiseau" à la "main" duquel les méchants et les malfaisants ne pouvaient échapper. Ce lieu était-il protégé par un rayon de la mort, par un puissant champ électronique ? Y avait-il en son centre une piste pour hélicoptère, un "oiseau" si rapide que nul ne pouvait lui échapper ?
Au centre de Nippour, sur une plate-forme surélevée artificiellement, se trouvaient les quartiers généraux d'Enlil, le KI.OUR ("lieu de la racine de la Terre"), le lieu où s'élevait le centre de communication de la mission de contrôle, l'endroit d'où les Anounnaki qui vivaient sur Terre communiquaient avec leurs camarades, les IGI.GI ("ceux qui tournent et voient") dans leur vaisseau en orbite autour de la Terre.
Dans ce centre, poursuit le texte, s'élevait "un haut pilier pointant vers le ciel". Ce "pilier" extrêmement haut, fermement fixé au sol "tel une plate-forme inébranlable", était utilisé par Enlil pour y "prononcer sa parole" vers le ciel. Il s'agit simplement de la description d'une tour émettrice. Dès que "la parole d'Enlil" — son commandement — "touchait le ciel, l'abondance se déversait sur Terre". Il s'agit là d'une manière bien simple de décrire le flot de matériaux, de nourritures spéciales, de médicaments et d'outils apportés par la navette dès que l'"ordre" de Nippour avait été lancé !
Ce centre de contrôle sur une plate-forme surélevée, la "majestueuse maison" d'Enlil contenait une chambre mystérieuse, nommé la DIR.GA :
Aussi mystérieuses que les Eaux lointaines, que le Céleste Zénith. Parmi ses... emblèmes, les emblèmes des étoiles. Il transporte le ME à la perfection. Ses paroles doivent être exprimées...
Ses paroles sont de gracieux oracles.
Que pouvait donc être ce «dirga» ? Le mauvais état des tablettes nous empêche d'en savoir plus; mais le nom parle de lui-même puisqu'il signifie "la chambre noire en forme de couronne", un lieu où étaient conservées les cartes des étoiles, où étaient faites les prédictions, où les messages (les télécommunications des astronautes) étaient reçues et transmises. Cette description rappelle la Mission de Contrôle de Houston, Texas, qui suivait les astronautes lors de leurs missions sur la Lune, amplifiant leurs transmissions, situant leur course dans le ciel étoilé, leur donnant pour les guider de "gracieux oracles".
Ce qui nous amène à mentionner le conte du dieu Zou, qui se rendit au sanctuaire d'Enlil et s'empara de la Tablette des Destinées, sur quoi "suspendue fut l'émission des commandements... La chambre intérieure perdit son éclat... l'immobilité se répandit... le silence régna".
Dans l'"Épopée de la Création", les "destinées" des dieux planétaires étaient leurs orbites.
Il est donc raisonnable d'imaginer que la Tablette des Destinées qui était tellement essentielle aux fonctions du "Centre de Mission de Contrôle" d'Enlil, contrôlait également les orbites et les trajectoires des vaisseaux spatiaux qui assuraient le "lien" permanent entre le Ciel et la Terre. Il se peut qu'il se soit agi de la "boîte noire" extrêmement vitale car contenant les programmes de l'ordinateur pour guider les vaisseaux spatiaux sans lesquels le contact entre les Néfilim sur Terre ainsi que leur lien avec leur planète d'origine était interrompu.
La plupart des spécialistes donnent au nom EN.LIL le sens de "Seigneur du vent". Cela va dans le sens de la théorie selon laquelle les anciens "personnifiaient" les éléments de la nature et désignaient ainsi un dieu pour s'occuper des vents et des orages. Néanmoins, certains savants ont déjà suggéré que, dans ce cas le terme LIL ne peut signifier un vent d'orage de la nature, mais le "souffle" qui vient de la bouche — une parole, un commandement, une communication orale. A nouveau, les pictographes sumériens archaïques pour le terme EN — principalement ceux appliqués à Enlil — et pour le terme LIL viennent éclairer notre propos. Nous nous trouvons, en effet, en face d'une structure dotée d'une haute tour couronnée d'antennes, ainsi que d'un engin ressemblant étrangement aux filets de radar géant que l'on érige de nos jours afin de capter et d'émettre des signaux — le "vaste filet" décrit dans les textes.
A Bad-Tibira, créé pour être un centre industriel, Enlil installa comme commandeur son fils Nannar/Sin. Les textes le mentionnent dans la liste des villes tel NOU.GIG ("celui du ciel de la nuit"). Nous pensons que c'est là que naquirent les jumeaux Inanna/Ishtar et Outou/Shamash — un événement marqué en associant leur père Nannar à la constellation zodiacale suivante, les Gémeaux. En tant que dieu maître de l'art des fusées, Shamash reçut la constellation GIR (signifiant à la fois "fusée" et la "pince du Crabe", ou Cancer) suivi d'Ishtar et du Lion, sur le dos duquel elle était communément représentée.
La soeur d'Enlil et d'Enki, l'infirmière Ninhoursag (SOUD) ne fut pas oubliée : Enlil lui remit Shourouppak, le centre médical des Néfilim — un événement marqué en donnant à sa constellation le nom de "La Pucelle" (Vierge).
Alors que ces centres s'installèrent dès l'achèvement de Nippour, un port spatial des Néfilim sur Terre fut réalisé. Les textes disent clairement que Nippour était le lieu où les "paroles" — les commandements — étaient prononcées : là, quand Enlil commandait : "Vers le ciel !... ce qui irradie de lumière s'éleva tel une fusée du ciel." Mais cette scène même se produisit "là où Shamash s'élève" et cet endroit, le "cap Kennedy" des Néfilim était Sippar, la cité qui avait la charge du Chef des Aigles, où des fusées à plusieurs étages étaient érigées à l'intérieur de l'enclave spéciale, "l'enceinte sacrée".
Lorsque Shamash fut assez mûr pour prendre la direction des fusées enflammées et, plus tard, devenir également dieu de la Justice, il lui fut attribué les constellations du Scorpion et de la Balance.
Fermant la liste des sept premières villes des dieux et la correspondance avec les douze constellations zodiacales se trouve «Larak» dont Enlil donna la direction à son fils Ninourta. Les listes de la Cité lui donnent le nom de PA.BIL.SAG ("grand protecteur"), nom même qui fut donné à la constellation du Sagittaire.
Il ne serait pas réaliste de penser que les sept villes des dieux furent placées au hasard. Ces "dieux", qui étaient capables de se déplacer dans l'espace, repérèrent les premiers emplacements selon un plan précis, répondant à un besoin vital : pouvoir se poser sur Terre et quitter la Terre pour revenir à leur propre planète.
Que pouvait donc bien être ce projet majeur ?
Est-ce là une coïncidence ou une preuve explicite ? Les Néfilim se sont-ils posés sur Terre en surimposant sur son image ou sur la carte une sorte de "cible" ?
Les Néfilim étaient des étrangers sur Terre. Lorsqu'ils scrutèrent sa surface, ils durent s'attacher tout particulièrement à ses montagnes et ses chaînes de montagnes car elles pouvaient présenter des risques lors des atterrissages et des décollages, mais elles pouvaient aussi servir de repères pour la navigation.
Si les Néfilim, en survolant l'océan Indien, portèrent leur regard vers la Terre-Entre-les-Rivières, celle qu'ils avaient choisie pour leur première tentative de colonisation, un repère se détachait nettement : le mont Ararat.
L'Ararat, un massif volcanique éteint, domine le plateau arménien où se rejoignent aujourd'hui les frontières de la Turquie, de l'Iran et de l'Arménie soviétique. Il s'élève sur ses bords nord et est à quelque 1.000 mètres au-dessus du niveau de la mer et sur son rebord nord-ouest à 1.600 mètres environ. Le massif entier a environ 40 kilomètres de diamètre, soit un dôme imposant qui jaillit de la Terre.
D'autres caractéristiques le font remarquer, non seulement à partir de l'horizon, mais aussi de très haut dans les cieux. Tout d'abord, il est situé presque à mi-chemin entre deux lacs; le lac Van et le lac Se-Van. Ensuite, deux pointes jaillissent de son massif supérieur : le Petit Ararat (4.000 mètres) et le Grand Ararat (plus de 5.000 mètres). Aucune autre montagne ne peut rivaliser avec les hauteurs solitaires des deux sommets qui sont en permanence couverts de neige. Ils sont comme deux signaux brillants entre deux lacs qui, le jour, servent de réflecteurs géants.
Nous avons des raisons de croire que les Néfilim choisirent leur terrain d'atterrissage en coordonnant un méridien nord-sud passant par un repère terrestre évident à un site de rivière adéquat. Au nord de la Mésopotamie, l'Ararat, l'immanquable montagne à deux pics, a dû être le repère tout trouvé. Le méridien passant par le milieu des deux pics de l'Ararat traversait l'Euphrate. Voilà la cible — le site choisi comme port spatial.
Était-il facile de s'y poser et d'en décoller ?
La réponse est oui ! Le site choisi se trouvait sur une plaine, les chaînes de montagnes qui entouraient la Mésopotamie étaient assez éloignées. Les plus hautes (à l'est, au nord-est et au nord) ne pouvaient pas présenter d'obstacle pour une navette spatiale arrivant du sud-est en vol plané.
L'endroit était-il accessible ? Les astronautes et le matériel pouvaient-ils y être amenés sans trop de difficultés ?
La réponse est encore oui. Il était possible d'y accéder par les terres et par la rivière Euphrate avec un vaisseau fait pour l'eau.
Encore une question cruciale : y avait-il à proximité une source d'énergie, de carburant pour s'éclairer et répondre aux besoins industriels ? La réponse se traduit par un grand oui. La boucle de la rivière Euphrate, où devait s'installer Sippar, est l'une des plus riches sources connues dans l'Antiquité de bitumes de surface et de produits pétroliers qui remontaient par des puits naturels : on pouvait les recueillir à la surface sans beaucoup creuser ou forer.
Représentons-nous Enlil, entouré de ses lieutenants au poste de commande du vaisseau spatial, dessinant une croix à l'intérieur d'un cercle sur la carte : « Comment allons-nous nommer cet endroit? » demande-t-il.
« Pourquoi pas Sippar? » suggéra quelqu'un.»
Dans les langues du Proche-Orient, le nom signifie "oiseau". Sippar était l'endroit où les aigles viendraient faire leur nid.
Comment les navettes descendraient-elle sur Sippar? En vol plané ?
Nous pouvons imaginer l'un des navigateurs de l'espace indiquant du doigt la route la meilleure. Sur la gauche, il y avait l'Euphrate et le plateau montagneux occidental; à droite, le Tigre et les montagnes orientales du Zagros. Si le vaisseau approchait Sippar sous l'angle facilement déterminable de 45 degrés avec le méridien du mont Ararat, sa trajectoire le conduisait en toute sûreté entre les deux régions moins sûres. De surcroît, en atterrissant sous un tel angle, il aurait survolé à haute altitude la pointe rocheuse de l'Arabie, où il aurait alors amorcé son vol plané sur les eaux du golfe Persique. Que ce soit en arrivant ou en partant, le vaisseau aurait eu un champ de vision et de communication libre d'obstacles en direction de la Mission de Contrôle de Nippour.
L'établissement des colonies Néfilim sur Terre ne fut pas fait au hasard. Toutes les alternatives avaient été étudiées, toutes les ressources évaluées, tous les impondérables pris en compte; qui plus est, le projet de colonisation avait été soigneusement planifié afin que chaque site soit un élément d'un concept global qui avait pour but de délimiter la voie d'approche de l'atterrissage à Sippar.
Auparavant, personne n'avait essayé de reconnaître l'existence d'un plan conceptuel d'ensemble dans l'éparpillement des colonies sumériennes. Mais, si nous observons les sept toutes premières villes établies, nous trouvons que Bad-Tibira, Shourouppak et Nippour se trouvaient sur une ligne droite faisant exactement un angle de 45 degrés avec le méridien Ararat, et que cette ligne croisait exactement ce méridien à Sippar ! Les deux autres villes dont les sites sont connus, Éridou et Larsa, se trouvaient, elles aussi, sur une ligne droite qui croisait la première ligne et le méridien de l'Ararat, également à Sippar.
En se fondant sur l'ancienne illustration qui plaça Nippour au centre du cercle, et en dessinant des cercles concentriques ayant pour centre Nippour et passant par chacune de ces villes, nous trouvons qu'une autre ancienne cité sumérienne, Lagash, était située précisément sur un des cercles et sur une ligne symétrique par rapport à la ligne à 45 degrés du méridien à la ligne Éridou-Larsa-Sippar. L'emplacement de Lagash est le reflet de celui de Larsa.
Bien que l'emplacement de LA.RA.AK ("voyant l'auréole lumineuse") demeure inconnu, il serait normal qu'il fût situé au Point 5, puisque, logiquement, il devrait y avoir une cité des dieux complétant ainsi la série de villes alignées sur la voie centrale d'envol tous les six beru : Bad-Tibira, Shourouppak, Nippour, Larak, Sippar.
Les deux lignes, encadrant la ligne centrale qui traversait Nippour, étaient situées à six degrés de chaque côté, servaient de limites au sud-ouest et au nord-est de la direction centrale d'envol. Le nom LA.AR.SA signifiant "voyant la lumière rouge"; et LA.AG.ASH signifiant "voyant l'auréole à six" étaient des noms très à propos. Les villes le long de ces lignes se trouvaient en fait à six beru (approximativement soixante kilomètres l'une de l'autre).
Cela est en fait ce que nous pensons être le plan conceptuel d'ensemble des Néfilim. Une fois sélectionné le meilleur emplacement pour leur port spatial (Sippar), ils établirent les autres colonies selon un dessein qui délimitait l'indispensable approche de vol qui le servait. Au centre, ils placèrent Nippour, là où était situé le "lien Ciel-Terre".
Ni les cités des dieux originelles, ni leurs ruines ne pourront jamais plus être contemplées par les hommes; elles furent toutes détruites par le déluge qui, plus tard, submergea la Terre. Mais nous pouvons malgré cela en apprendre beaucoup à leur propos car le devoir sacré des rois mésopotamiens était de reconstruire sans relâche les enceintes sacrées exactement au même endroit et selon leurs plans d'origine. Les architectes de la reconstruction soulignaient dans leurs inscriptions de dédicace le fait qu'ils adhéraient scrupuleusement aux plans d'origine. Ainsi celle-ci (découverte par Layard) :
Le plan éternel, qui pour le futur détermine la construction [J'ai suivi].
C'est celui qui porte les dessin des Temps d'Antan et l'écriture des Cieux d'En-Haut.
Si Lagash, comme nous le suggérons, était une des villes qui servaient de balise d'atterrissage, alors l'information transmise par Gudéa au IIIe millénaire av. J.-C. prend tout son sens. Il écrivit que, lorsque Ninourta lui ordonna de reconstruire l'enceinte sacrée, un dieu l'accompagnant lui donna des plans d'architecture (inscrits sur une tablette de pierre) et une déesse ("ayant voyagé entre le Ciel et la Terre" dans sa "chambre") lui montra une carte céleste et lui donna des instructions pour respecter l'alignement astronomique de la structure.
Outre le "divin oiseau noir", "l'œil terrible" du dieu ("le rayon puissant qui soumet le monde à son pouvoir") et le "contrôleur du monde" (dont le son "faisait écho partout") étaient installés dans l'enceinte sacrée. Lorsque la structure fut achevée " l'emblème d'Outou devait être dressé au plus haut, placé vers le lieu où Outou s'élève" — vers la base spatiale de Sippar. Tous ces objets rayonnant étaient importants pour le fonctionnement de la base spatiale, car Outou lui-même, "vint joyeusement" inspecter les installations une fois qu'elles furent terminées.
Ces objets étaient-ils des antennes servant un appareil d'émission radiophonique ? Les paires d'anneaux étaient-ils des émetteurs radars, disposés dans le champ d'approche et servant à guider les navettes qui arrivaient ? Les piliers semblables à des yeux étaient-ils des appareils à scruter ? Les "yeux qui voient tout" des dieux dont parlent de nombreux textes.
Nous savons que le matériel auquel étaient branchés ces divers appareils était portable, car certains sceaux sumériens dépeignent des "objets divins" en forme de boîte que l'on transportait par bateau ou à dos d'animal pour pénétrer dans les terres une fois qu'ils avaient été déchargés des bateaux.
Quand nous voyons à quoi ressemblaient ces "boîtes noires", il nous revient à la mémoire l'arche construite par Moïse selon les ordres de Dieu. Le coffre devait être en bois, recouvert d'or à l'extérieur comme à l'intérieur : ces deux surfaces conductrices d'électricité étaient isolées par le bois placé entre elles. Un kapporeth, fait également en or, devait être placé au-dessus du coffre maintenu par deux chérubins coulés dans de l'or massif. La nature du kapporeth (signifiant, d'après les érudits: "recouvrant") n'est pas claire. Mais son utilisation est suggérée dans ce vers de l'Exode : "Et je m'adresserai à toi du haut du Kapporeth, entre les deux chérubins."
L'hypothèse que cette arche fût principalement une station de communications, alimentée électriquement, est renforcée par les instructions concernant son transport. Elle devait être transportée à l'aide de barres de bois que l'on faisait passer dans quatre anneaux d'or. Nul ne devait toucher la boîte elle-même; et lorsqu'un israélite le fit, il fut tué sur le coup, comme par une décharge électrique de haute tension.
Un tel équipement d'apparence si surnaturelle qui permettait de communiquer avec une divinité alors même que celle-ci était physiquement ailleurs — devint objet de culte, "symboles secrets du culte". A Lagash, Our et Mari, les temples et autres sites anciens possédaient parmi leurs objets de dévotion "des yeux-idoles". Le plus remarquable exemple fut trouvé dans un "temple de l'œil" à Tell Brak, au nord-ouest de la Mésopotamie. Ce temple, vieux de quatre millénaires, était ainsi appelé non seulement parce que des centaines de symboles "œil" y furent exhumés, mais surtout parce que le saint des saints intérieur du temple n'avait qu'un seul autel sur lequel était exposé un énorme symbole de "l'œil-double" en pierre. De toute évidence, c'est là une copie de l'authentique objet divin. Le "terrible œil" de Ninourta ou celui du Centre de Mission de Contrôle d'Enlil à Nippour, dont le scribe dit "son œil levé scrute la terre... son Rayon élevé fouille la terre". La plaine plate de Mésopotamie nécessita, semble-t-il, l'élévation artificielle de plates-formes sur lesquelles devait être placé le matériel servant au voyage dans l'espace. Les textes et les dessins ne laissent aucun doute sur le fait que ces structures allaient de la hutte primaire aux plus récentes plates-formes auxquelles on accédait par des escaliers et des rampes inclinées qui conduisaient d'un étage inférieur large à un étage supérieur plus étroit, et ainsi de suite. Au sommet du ziggourat au centre d'une cour plate fermée de murs, était bâtie, la résidence du dieu dans laquelle il y avait son "oiseau" et ses "armes". Sur le ziggourat représenté sur un sceau, non seulement la construction à étages habituelle est clairement visible mais aussi deux "antennes à anneaux" dont la taille semble égaler trois étages. |
Mardouk prétendait que le complexe ziggourat et temple de Babylone (l'E.SAG.IL) avait été construit sous ses ordres ainsi qu'en accord avec les "écritures des Cieux Supérieurs". A partir d'une tablette (connue sous le nom de la tablette de Smith qui la déchiffra) analysée par André Parrot ("Ziggurats et Tour de Babel"), il a été établi que la ziggourat à sept étages était un carré parfait dont le premier étage ou la base avait des côtés de 15 gar : chaque étage était successivement plus petit en surface et en hauteur, hormis le tout dernier (la résidence du dieu) qui était plus haut. La hauteur totale était cependant de nouveau égale à 15 gar, si bien que la structure tout entière était, outre un carré parfait, un cube parfait.
Le gar, utilisé dans ces mesures, équivalait à douze petites coudées, environ six mètres, ou 20 pieds
Deux érudits, H. G. Wood et L. C. Stecchini ont démontré que la base sexagésimale sumérienne, le chiffre 60, détermina toutes les mesures primaires des ziggourats mésopotamiennes. Ainsi, chaque côté mesurait trois coudées sur six à la base et le total était de 60 gar.
Quel facteur détermina la hauteur de chaque étage ? Stecchini découvrit qu'en multipliant la hauteur d'un premier étage (5,5 gar) par des "pieds doubles", on obtient 33, soit environ la latitude de Babylone (32,5 degrés nord). Avec un calcul semblable, le deuxième étage élève l'angle d'observation à 51 degrés et chacun des quatre étages suivants d'encore 6 degrés. Le septième se tenait sur une plate-forme élevée à 75 degrés au-dessus de l'horizon à la latitude géographique de Babylone. Ce dernier étage ajoutait quinze degrés, ce qui permettait à l'observateur de regarder vers le haut à un angle de 90 degrés. Stecchini en conclut que chaque étage tenait le rôle d'un observatoire astronomique avec une élévation prédéterminée en relation avec l'arc du ciel.
Il y avait peut-être d'autres considérations "cachées" dans ces mesures. Si l'élévation de 33 degrés n'était pas très précise pour Babylone, elle l'était pour Sippar. Y avait-il une relation entre l'élévation de 6 degrés à chacun des 4 étages et les distances de 6 bérus entre les Cités des dieux? Les sept étages étaient-ils liés de quelque façon à l'emplacement des sept premiers établissements ou à la position de la Terre en tant que septième planète ?
En conséquence, leurs côtés étaient à un angle de 45 degrés des quatre points cardinaux. Cela voulait dire qu'une navette prête à atterrir pouvait suivre certains côtés de la ziggourat placée exactement le long de la trajectoire de vol, et atteindre Sippar sans peine !
Le nom zukiratu donné à ces structures par les Akkadiens et les Babyloniens signifiait "tube d'esprit divin". Les Sumériens appelaient les ziggourats des ESH; le terme contenait l'idée de "suprême" ou "plus haut" — telles étaient en effet ces structures. Il pouvait également avoir le sens d'entité numérique en rapport avec la fonction de "calculateur" des ziggourats. Il signifiait aussi "source de chaleur" ("feu" en akkadien et en hébreu).
Même les érudits qui ont abordé le sujet sans notre interprétation "spatiale" sont invariablement arrivés à la conclusion que les ziggourats n'avaient pas comme seul but de faire de la demeure des dieux une très haute construction. Samuel N. Kramer résuma ainsi le consensus des savants : "La ziggourat, la tour à degrés qui devint le signe distinctif de l'architecture des temples mésopotamiens... devait servir à faire la liaison entre les cieux et les mortels sur terre aussi bien concrètement que symboliquement."
Nous avons démontré, malgré tout, que la véritable fonction de ces structures était d'associer les dieux du Ciel aux dieux — et non aux mortels — sur Terre.
A SUIVRE:La mutinerie des Anounnaki
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021